L'APPEL DU 18 JUIN Il y a soixante ans ,la France était vaincue. Nous avions tout perdu,Liberté et Patrie. Le sol était souillé par la force ennemie, Les bottes résonnaient sur les pavés des rues. Nous étions sans ressort,et notre âme meurtrie, Sentait s'appesantir le déclin de ses lois, La fin de nos espoirs,sa mystique et sa foi, Et toutes traditions dont elle était pétrie. Que faire en ces moments où l'aigle gigantesque, De l'Allemagne nazie flottait sur nos cités ? Et que les responsables avaient tous désertés, Laissant au peuple en pleurs une vision dantesque. Mais bientôt une voix s'élevait sur les ondes: Perdue la bataille, mais surtout pas la guerre. Sus aux tyrans maudits !Montrez que pour ce faire Vous êtes des Français et que l'orage gronde, Ne laissez pas sombrer notre histoire millénaire, La France est un pays qui ne doit pas mourir, C'est la foi de Jeanne d'Arc,mais aussi le rire, De Molière moqueur,et l'esprit de Voltaire. Puis ce sont nos aîeux,dénommés Sans Culottes, Au moulin de Jemmapes voyant fuir l'ennemi, C'est notre République qui nous tend un bras ami, A tous les oppressés qui vivent sous les bottes, Reprenez le flambeau,faites face au vainqueur ! Combattez pour ce mot qu'on nomme Liberté ! Faites bientôt que l'homme retrouve sa Dignité Et que l'on voit la France au chemin de l'Honneur. Bien peu ont répondu à cette tâche immense, Devant coûter du sang,des larmes et de la peine, Les mains nues au combat,poursuivis par la haine, Nous avons tout donné,mais gagné:L'ESPERANCE. Gabriel Badoinot.